Citation :

“I think maybe the most frustrating feeling in the world is to have something to say but not know how to put it into words. To have lived through something but not be able to get it out of you before it festers.”~ ~

- unbowed, unbent, unbroken -

Cinq couleurs, cinq couleurs qui ne voulaient rien dire autrefois, que l'on usait seulement pour décrire des objets, mais qui voulaient tout dire à présent. Un virus terrible vint, il y a dix ans, s'abattre sur la terre et frappa les enfants et adolescents, 98% moururent de l'infection, 2% réussirent à survivre. Mais ils ne restèrent pas normal, pas humain, victime d'une mutation, chaque enfant ou adolescent encore vivant eut la malédiction d'hériter d'un pouvoir, un pouvoir qui dirigerait le restant de sa vie. Un terrible virus qui vint changer tout un équilibre naturel.

Sa petite main attrapa celle de son frère, l'aîné se noya dans l'océan de ses yeux et lâcha une larme en même temps que son cadet. C'était peut-être la fin, la fin d'une ère qu'ils avaient eu la chance de pouvoir vivre. Ils avaient perdu amis, frères, sœurs, ils avaient tout perdu, même leur once d'humanité. Lépreux, mutants, animaux, créatures, bêtes, ils étaient traités tels du gibiers et pas seulement par l'autorité, non, aussi par leurs propres parents qui n'avaient pas hésité une seule seconde à les envoyer dans les camps. Cole était un vert il n'avait donc aucun souci à se faire, en revanche son petit frère était un orange, ceux que l'on craignait, que l'on attachait tels des fous, muselés pour ne pas avoir à parler, ils étaient dangereux certes, mais le traitement qu'on leur infligeait était bien pire encore que le royaume animalier. La femme en blouse blanche s'avança vers les deux garçons et les toisa pendant quelques secondes, chacun fût amené dans un autre hangar, Cole tenta de se débattre, mais c'était en vain, il l'emmènerait, l'arracherait à son frère, ils ne se verraient plus. Leurs mains se lâchèrent et la dernière chose que Cole entendit était les cris de son cadet. (…) Cole n'avait pas retrouvé son frère, il n'y avait pas compté de toute façon peut-être mort ou fou, il avait quitté la base Wellington une bonne fois pour toute profitant des attaques des autres psi pour se rendre au Camp Haven, une base pour les adolescents, pour les jeunes qui étaient victimes de l'agression des adultes, des jeunes adultes qui cherchaient à comprendre la source de leur pouvoir et qui vivaient dans une communauté semblable, les leurs, les siens.

Il faisait gris dehors, la pluie venait à peine de tomber, mais ils étaient trempés jusqu'aux os. L'arrivée à Camp Haven serait dure et compliquée, ils n'avaient aucun doute là-dessus. Ils n'étaient plus innocents, ils n'étaient plus naïfs, on leur avait arraché ce droit de croire et de rêver. Trahis par les leurs, trahis par le gouvernement, par leur propre sang, ils n'avaient plus qu'eux-même, plus que les Psi qui s'aidaient mutuellement pour une cause qui leur échappait. A quoi bon se battre si le combat était déjà perdu d'avance ? Pourtant ils continuaient, ils continuaient à avancer parce que c'était leur seule chance, leur seule chance d'arriver et de vivre ou plutôt survivre. Le Camp Haven était un havre de paix, un mythe auquel on tenait, auquel on voulait encore croire. S'échapper et parler aux siens, aux pairs qui nous comprenaient, ce n'était même plus la peine de retourner à la maison, car les parents ou les grands-parents n'existaient plus, il n'était qu'une vilaine chimère qui vous étouffait. « On y est presque. » On se disait ça tous les jours, tous les soirs, tous les matins, parce que parfois c'était seul l'espoir qui faisait avancer ces gamins. « Plus que quelques kilomètres et on aura atteint le paradis. » On cherchait à se remonter le moral, à trouver un peu de lumière dans les ténèbres. On perdait parfois des camarades parce que les chasseurs de primes n'étaient pas bien loin et on savait que finalement on ne réussirait jamais à se rendre à Camp Haven, que le prix sur sa propre tête était bien trop élevée pour passer inaperçue, pourtant on continuait, on voulait croire, on voulait voir, on voulait vivre.

Ouiiiii j'adore cet univers.
Du coup tout me paraît hyper clair dans ce que tu décris mais c'est certainement parce que je remplis les trous avec ce que je sais du bouquin, donc écoute bien les questions des autres membres. Je serais curieuse de savoir où en est ton projet aujourd'hui ?